MOKKO, coup de foudre à Montmartre

Bientôt cinq ans que je vis à Montmartre, et c’est toujours l’amour fou. Chaque week-end passé dans mon quartier, je retombe amoureuse en faisant mes courses rue des Abbesses, je me pâme devant la place du Tertre, je m’émerveille comme une touriste rue Lepic, je prends le temps de traîner rue des Martyrs, je me fais les cuisses dans les dédales d’escaliers et quand je rentre de soirée, j’ai l’impression que le Sacré Cœur s’illumine rien que pour me montrer le chemin.

Seule ombre au tableau dans cette love-story parisienne, côté resto, un peu trop de pièges à touristes ou de troquets sans intérêt m’obligent régulièrement à tromper la butte avec le 9ème. Mais depuis près d’un an, les choses ont changé. Mokko est la parfaite illustration de ce renouveau culinaire montmartrois. On n’a qu’a passer de l’autre côté de la butte pour rejoindre la rue Francoeur et découvrir ce petit bijou.

Mokko, c’est le premier restaurant d’Arthur, qui s’est lancé dans la cuisine il y a à peine 4 ans. J’aime bien les histoires d’autodidacte, il y a souvent beaucoup d’audace et d’intuition, ça change. Ici par exemple, on ne s’embarrasse pas d’un pompeux « menu dégustation », on propose une formule « Nourrissez-moi » : un amuse-bouche, 3 plats, 1 dessert au gré de l’inspiration du chef. Le tout à 39€, rapport qualité-prix absolument imbattable.

On s’est laissé porter et on s’est régalé du début à la fin. En apéro, on a été bluffés par le jambon de Galice au romarin, accompagné d’un vin blanc d’Alsace, surprenant mais très bien assorti. On a enchaîné sur deux entrées, toutes les deux parfaitement assaisonnées, avec une fraîcheur et un équilibre des goûts comme on n’en avait pas vus depuis longtemps.

Après la betterave en croûte de sel, crème iodée et l’avocat au cresson et œufs de saumon, on était déjà sous le charme. Le maigre sauvage et pamplemousse braisé a achevé de nous séduire. Oser le fruit entier dans l’assiette, il fallait y aller, et le résultat est là, aussi surprenant que délicieux. Après une micro-pause, le temps de choisir un autre verre de vin nature, l’épaule d’agneau, crème de pois chiches et menthe a fait son apparition. Jules était extatique, en bon argentin, la viande c’est sa passion, il a beau s’être mis aux légumes par amour, là un agneau si tendre, ça l’a rendu presque sentimental.

Repus et ravis, on a essayé de trouver un peu d’appétit pour les desserts, un Mont-blanc et une mousse au chocolat revisités par le chef. Hyper gourmands sans être trop sucrés, on a fini notre dîner en douceur. Après avoir un peu papoté avec le chef et son serveur (on trouve toujours pas mal de choses à se raconter entre passionnés de bonne chère), on a eu un peu de mal à repartir de ce bel endroit. Mais on s’est promis de se revoir bientôt, en espérant que cette adresse trouve bientôt ses fidèles et continue de nous nourrir avec panache.

Mokko

2, rue Francoeur

75 018  Paris

09 80 96 93 60.

Ouvert du mercredi au vendredi le soir et le week-end midi et soir.

Menu « Nourrissez-moi » à 39€.

Assiettes à partager entre 6 et 16€.

 

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