Débarquer à Tokyo pour découvrir le Japon, c’est se plonger dans la frénésie d’une ville à grande vitesse, partagée entre une culture aux traditions fortes et une capitale à la pointe technologique grouillant des 4 coins. C’est entrer chez les japonais, une population que nous avons appris à comprendre comme nous le pouvions, où le respect de l’autre est moteur de la vie en société, la patience est de mise au quotidien, la propreté comme nul par ailleurs, la gentillesse et le sens de l’entraide au cœur des échanges.
Ici, pas un bruit dans un métro rata plein le matin, chacun respectant l’espace privé sans entrer dans la zone de confort de l’autre, pas la moindre crainte d’être volé, on pourra facilement réserver sa table en déposant son Iphone, pas un papier par terre (d’ailleurs aucune poubelle dans les rues, où jettent ils leurs papiers ?! Encore un mystère !), pas un indigent non plus, ça ne sent jamais mauvais, les métros sont aussi propres que le canapé du salon, l’attente s’organise en file indienne aussi bien pour traverser une rue que pour entrer dans un train, qui plus est, n’est JAMAIS en retard (et si par hasard cela lui arrivait il paraît même qu’une musique s’excuse sur le quai !), un monde que l’on a fini par résumer par : « Bisounours Land ».
Parallèlement beaucoup de « process » et de règles qui induisent une rigidité forte à tous les niveaux. Pour vous donner un exemple ici c’est la folie des distributeurs de TOUT ! La folie du petit papier… Tu prends ton ticket (aussi bien pour dîner un ramen que pour aller à la poste en passant par le ticket contre lequel tu échangeras une serviette de toilette à l’hôtel), ce sera l’unique moyen de te faire entendre et d’être servi !
Revenons à notre capitale, si riche et variée qu’il serait trop engageant de vous conseiller des itinéraires bien définis car c’est surtout en se perdant et au feeling que j’aime voyager. Nous n’avons pas eu peur de marcher une vingtaine de kilomètres par jour pour crapahuter de quartiers en quartiers, en évitant les transports en commun et en empruntant au maximum les petites ruelles sur notre route. Avec quelques conseils d’un bon guide pour connaître nos points de chutes vers les immanquables de la ville, nous avons fait notre chemin au jour le jour.
Pour ma part, je choisis de vous parler des 3 expériences les plus marquantes vécues à Tokyo. Alors oui il faut passer par le quartier électronique, le palais impérial, les passages piétons de Shibuya, le luxe de Ginza, le quartier vert de Chiyoda, Ueno et autres incontournables mais si je devais conseiller mes 3 meilleurs souvenirs orientés gastronomiques les voici…
FIRST : Le marché aux poissons : comment ne pas le mentionner ?
Voilà certainement l’une des expériences les plus marquantes de Tokyo ! Certains parlent d’arriver à 3 ou 4h du matin pour participer aux enchères du thon ; mais être « rangés » avec une centaine d’autres touristes dans la zone cloisonnée d’observation nous a finalement moins attirés que le plan B déniché ici… Accrochez vous !
Nous n’échapperons pas au réveil en pleine nuit pour vivre cette ambiance unique, 3h du matin le réveil sonne ! 4h, nous y voilà ! WOW; ici ça va dans tous les sens, les petits trolleys foncent à vive allure en traversant les halles. Il y a du trafic ! Le marché est réservé aux professionnels et n’ouvre au grand public qu’à 9h. Oui mais… Allez donc vous aventurez juste derrière et chercher la petite échoppe « Sushi Dai », même avec votre accent frenchy, un japonais du coin saura vous guider.
C’est parti pour découvrir un comptoir à sushis ouvert de 5h à 14h pour déguster le poisson à peine sorti des filets…
On m’avait prévenue, si vous débarquez après 5h ou 6h vous ne passerez à table qu’après 3 ou 4h de queue ou pire encore. Arriver après 7h du mat’ vous fait courir le risque de ne jamais entrer !
Alors oui se lever à 3h du mat pour déguster du poisson au petit déj, vous allez dire « elle est folle celle là ! », mais quelle expérience extraordinaire !!!
Nous y voici donc ! Les amateurs fous levés sont déjà en ligne, prêts à discuter avec vous; on plaisante sur la situation pas banale ! Ça papote sushi, Japon, Tokyo, expériences vécues. Nous qui venons d’arriver la veille, sommes de novices touristes, mais enregistrons les moindre conseils des locaux ou voyageurs bien renseignés.
À 6h45, alors que nous attendons depuis 4h07 du matin (véridique !), nous pouvons entrer… 13 places face aux maîtres sushi, deux formules : la petite en 7 pièces et la grande en 10 pièces + 1 que tu choisis (4000 Y soit 30€ environ).
WOooOoow, comment vous décrire ces bouchées toutes plus délicieuses les unes que les autres ? Des sushis comme ça, c’est du jamais vu chez nous !
Le grand enchaînement est parfait, des poissons plus ou moins gras, plus ou moins forts, laiteux, et des textures différentes, du thon gras à l’anguille, de la sole à l’oursin en passant par le maquereau ou le mactre… La soupe miso et l’omelette roulée appelée Tamagoyaki qui accompagnent la dégustation resteront les meilleurs de tout notre voyage, la récompense est à la hauteur de nos espérances, de ce réveil et de toute cette attente !
Foooooooonnnnnnncezzzzzzzzzzz y… En sortant ce sera le moment de l’ouverture du marché au public, idéal pour comprendre la fraîcheur de ce que vous venez de dégustez et la folie des japonais pour le poisson.
Les énormes longes de thon sont impressionnantes, des œufs de saumon sont récupérés sous nos yeux, des variétés jamais croisées sont exposées à la vente, ça grouille dans tous les sens, nous sommes plongés dans l’ambiance !
***
La deuxième expérience à partager est l’un de nos déjeuners improvisés dans la rue (on adore !) alors que nous rentrions du parc UENO et de la visite du musée national de Tokyo.
À quelques pas de là, nous cherchons un petit bouiboui où déjeuner un ramen ou autre plat populaire tokyoïte, nous sommes plongés en plein « street market » entre étals de vêtements, chaussures, échoppes vendant soupe miso, brochettes, bol de chirachi, beignets, pâtisseries à la pâte de haricots rouges ou au thé matcha, et tout d’un coup : cette pépite de petit corner à la longue file d’attente confectionnant minute des Takoyaki frais à vous faire languir ! Entendez par là les traditionnels beignets de poulpe japonais… Bingo on a notre spot !
Dans son mètre carré d’espace, ça dépote ! À peine la tournée vendue, la pâte à beignet est versée dans son moule, garnie de dès de légumes et de poulpe, recouvert à nouveau de pâte. Ça gonfle… commence à dorer… cuit à cœur… de coups de baguette maîtrisés le cuisto tourne et retourne mécaniquement ligne à ligne les beignets, l’odeur nous fait rêver !
On commande nos barquettes, nous les accompagnons de la sauce adéquate (sorte de sauce BBQ japonaise), de bonite en paillettes séchée et d’herbes. On est au max ! 2€/tête le déjeuner, qui dit mieux ?!
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La dernière expérience que je partagerai avec vous ici est un petit privilège qui serait bien trop égoïste de ne garder que pour moi : confectionner des gyozas maison avec Nao ! Japonaise amie d’amie vivant à Tokyo, nous entrons en contact avant notre arrivée, adorable et ravie de nous conseiller sur certaines décisions de logement ou itinéraire, nous notons tous ses conseils. En nous rencontrant, on découvre une femme souriante et pleine d’énergie en plus parlant français et nous dévoilant sa passion pour la cuisine, alors là; perle rare ! J’en ai des questions!! Heureuse de partager sa culture, nous sommes invités à cuisiner chez elle pour apprendre l’art du gyoza traditionnel, GÉNIAL !
Alors promis, je vous dis tout, essayez à votre tour et donnez m’en des nouvelles… De bons gyozas ont une pâte très très fine et c’est surtout la farce que l’on appréciera, pas folle la guêpe !
Pour une trentaine de pièces :
- 150 g de bœuf haché 15% MG
- 150 g de porc haché
- Un bouquet de cive entier (sinon une botte d’oignons nouveaux)
- Une dizaine de feuille de shiso (épicerie asiatique)
- 3 c.s de sauce soja
- 1 cc de sel (si possible fermenté)
- Une trentaine de feuilles rondes à gyoza (on en trouve chez Kioko à Paris)
- 3 c.s d’huile de sésame + 2 c.s pour la cuisson
Préparer la farce :
Nettoyer le cive en l’ouvrant comme un poireau, couper la racine et hacher très finalement le blanc et tout le vert, on en obtient l’équivalent d’un bol.
Mélanger le bœuf, le porc, le shiso finement ciselé, la sauce soja et l’huile de sésame. Placer l’équivalent d’une cuillère à café de farce au centre du cercle de pâte et plier en éventail pour unir les deux côtés. Le secret ici est de ne pas essayer de rendre le gyoza complètement hermétique cela le ferait gonfler et exploser à la cuisson, aucun souci s’il respire un peu !
Étape suivante, la cuisson, élément clé ! Dans une poêle, placer l’équivalent de 2 cuillères à soupe d’huile de sésame, chauffer à feu moyen et disposer en cercle les gyozas (comme des pommes pour une tarte) côté soudure vers le haut (on ne les retournera pas).
Bien les serrer. En se collant les uns aux autres, la cuisson se diffusera…
Laisser commencer à griller le dessous des gyozas sans les bouger puis verser l’équivalent d’une louche d’eau et couvrir immédiatement pour condenser la vapeur et bien cuire tout le gyoza, renouveler l’expérience quand l’eau est évaporée, puis dé-couvrir et finir en laissant s’évaporer toute l’humidité.
Enfin, l’huile de sésame du départ reprend son action pour les rendre bien croustillants.
D’un coup franc, retournez tous les gyozas sur une assiette de présentation et servir avec de la sauce soja, un bol de riz et des baguettes bien sûr !
Voilà pour la halte capitale, nous quittons Tokyo pour Takayama aux portes des Alpes japonaises et Shirakawago un petit village à une heure de bus de là, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO; après la ville, la campagne !
Marion
La cuisine ? Je suis tombée dedans quand j'étais petite. Passionnée de cuisine et bonnes adresses, je partage avec vous mes recettes, restaurants et autres découvertes sur ce blog. A bientôt !
4 Commentaires
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OLIVIER
4 septembre 2015 at 12 h 06 minVous m’avez définitivement donné envie de programmer un voyage au Japon ! merci
Olivier
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